Dans cet évangile, Jésus s’en prend aux scribes et aux pharisiens parce qu’ « ils disent et ne font pas ». Ils sont là pour permettre la connaissance de Dieu qui est au-dessus d’eux, mais ils s’arrêtent à eux-mêmes. Il faut les regarder, les respecter, leur laisser les premières places, mais eux n’appliquent pas ce qu’ils enseignent. Ils sont au service d’eux-mêmes mais pas du peuple de Dieu qui leur est confié. Ce qu’ils enseignent est juste, c’est la loi, mais ils ne la vivent pas eux-mêmes.
Dans la deuxième lecture, nous retrouvons St Paul qui a été lui-même pharisien. Mais depuis sa conversion sur le chemin de Damas, depuis sa rencontre avec le Christ ressuscité, il a compris que la foi n’est pas qu’une question de règles à appliquer, elle est une relation avec le Seigneur plein de miséricorde. Dans sa lettre aux Thessaloniciens, il explique de quelle façon il est missionnaire, il est au service de l’annonce de Celui qui a transformé sa vie, l’a illuminée. Il est plein de douceur avec la communauté qui l’accueille, il se comporte comme une mère qui entoure de soins ses enfants. Il se situe en frère qui va jusqu’à donner sa vie, comme l’a fait Celui qu’il sert avant tout, le Christ. Il ne se fait pas appeler « Père » ou « Maitre », il est là pour désigner Celui qui est notre Père à tous, et Celui qui est la Vérité et la Vie.
En ce moment, notre pape François rassemble un synode pour que notre Eglise soit plus ajustée à notre monde d’aujourd’hui et à la volonté de Dieu. Il ne veut pas d’une Eglise pyramidale où les clercs soient tout en haut. Il veut une Eglise fraternelle à tous les niveaux, une Eglise au service de tous, en particulier de ceux et celles qui sont le plus loin, qui sont aux périphéries. Une Eglise où les derniers sont les premiers. Une Eglise surtout qui désigne notre seul Père qui est au ciel et qui veille sur toute l’humanité. Qui désigne aussi le Christ comme seul médiateur, comme seul maître, comme dit l’évangile. Celui qui nous enseigne. Qui nous enseigne surtout le commandement de l’amour et qui nous enseigne le chemin de la vie. Un chemin d’humanité où nous sommes poussés par l’Esprit. L’Esprit de paix, de fraternité.
Aujourd’hui où il y a tant de conflits dans le monde, où nous sommes préoccupés par l’état de la planète, laissons-nous enseigner par le Christ qui nous apprend à être des artisans de paix par le dialogue, par la compassion, par le pardon.
Le psaume d’aujourd’hui nous aide à avoir cette attitude de paix à partir d’une paix intérieure que nous demandons comme enfants de Dieu : « Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère ». Pour être acteurs de paix, formulons toujours cette prière : « Garde mon âme dans la paix, près de toi Seigneur ».
P. Jean-Christophe Cabanis
Ml 1, 14b – 2, 2b.8-10 ; Ps 130 (131), 1, 2, 3 ; 1 Th 2, 7b-9.13 ; Mt 23, 1-12