Cet évangile parle de la lumière. Ça tombe bien, le jour où nous recevons la lumière de Bethléem, la lumière de la paix, avec les scouts. Bethléem, le lieu où Jésus est né, et c’est lui-même, Jésus, qui est la Lumière avec un grand « L » à qui Jean-Baptiste fait référence. Nous sommes au début de l’évangile, et cet évangile, c’est-à-dire la vie de Jésus, est lumineux. C’est Jésus qui nous éclaire et nous avons à diffuser cette lumière.
Beaucoup de questions sont posées à Jean-Baptiste. « Qui es-tu ? » Jean-Baptiste n’est pas là pour parler de lui-même. Il est là comme prophète pour annoncer celui qui vient derrière lui, qui est plus grand que lui. Jean-Baptiste baptise dans l’eau mais Jésus baptisera dans l’Esprit-Saint. Jean-Baptiste est témoin de la lumière. Il n’est pas la source de la lumière mais il la reflète. Il est là pour préparer le chemin du Seigneur, pour aplanir sa route. Jean-Baptiste est un prophète, il vit dans un désert, il crie dans ce désert, mais sa parole est écoutée. Ceux des villes viennent l’écouter, son message est attendu, tout le monde se sent concerné par cette préparation intérieure pour accueillir celui qui viendra surprendre tout le monde. La première surprise, c’est que Jésus va naitre dans une crèche, de façon pauvre, mais il vient nous enrichir de son amour.
Nous sommes aussi des prophètes, comme les scouts qui vivent d’une façon sobre qui respecte la nature. Nous devons être témoins de la lumière, en prendre soin, qu’elle ne s’éteigne jamais, qu’elle allume des foyers de fraternité, de paix.
La tonalité de ces textes elle est aussi autour de la joie. C’est St Paul qui insiste : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche ». Il y a bien un lien entre la prière et la joie. La relation à Dieu, se savoir aimer, entretient la joie. St Paul poursuit : « N’éteignez pas l’Esprit… discernez la valeur de toute chose…ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de toute espèce de mal ». La joie elle est en lien avec le bien. Quand on vit du côté du bien, par nos paroles ou nos actions, qu’on s’écarte du mal, alors on ressent une joie intérieure. Même si on peut rencontrer des tristesses, cette joie elle nous habite, de nous savoir éclairés, de nous savoir aimés. Et cette joie, elle est communicative. Quand on reçoit un sourire, on a envie de sourire aussi.
Nous sommes dans une période où il y a des causes de tristesse et d’inquiétude. Comme la guerre au Proche-Orient ou en Ukraine. Le prophète Isaïe nous demande de faire confiance au Seigneur : « Le Seigneur fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. » Nous croyons en un Dieu qui nous sauve (c’est le sens du nom de Jésus : Dieu sauve). Il nous sauve mais il compte sur nous pour agir parce qu’il agit à travers nous pour annoncer la Bonne Nouvelle aux plus humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, délivrer, être acteurs de paix.
Que la lumière de Bethléem qui anticipe la fête de Noël nous illumine, nous remplisse d’amour et fasse de nous des artisans de paix et de joie. A nous de découvrir et de faire découvrir celui qui est au milieu de nous et qui vient nous sauver.
P. Jean-Christophe Cabanis
Is 61, 1-2a.10-11 ; Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54 ; 1 Th 5, 16-24 ; Jn 1, 6-8.19-28