« Un homme avait eux fils ». C’est aussi le début de la parabole de l’enfant prodigue (Lc 15,11-32)
Ce père avait aussi deux fils, l’ainé était resté près de lui mais était jaloux du cadet qui était parti puis revenu après avoir tout perdu. Mais le père n’avait pas perdu l’amour pour ses deux fils aux destins différents.
Ici les deux fils ont aussi des comportements différents : Tous les deux sont invités à travailler à la vigne de leur père. Le premier dit qu’il n’ira pas puis il se repend et va finalement travailler à la vigne de son père, alors que le second dit qu’il ira mais finalement ne s’y rend pas. « S’étant repenti », c’est l’attitude importante du premier. On aurait pu entendre aussi « s’étant converti ». On peut se tromper, faire des mauvais choix, l’important c’est qu’on a la possibilité de revenir. L’important c’est que le père est toujours là pour accueillir ses fils, pas seulement pour les faire travailler à sa vigne, mais pour les aimer.
Jésus parle de son Père bien sûr dans ces deux paraboles, et en particulier celle d’aujourd’hui et du travail dans la vigne. La vigne, c’est une des appellations de l’Eglise, reliée à Jésus qui est le cep, et nous sommes ses sarments. La vigne, nous y œuvrons tous dans la paroisse, à travers notre prière, à travers nos services et mouvements. A travers aussi notre présence dans le monde comme témoins de l’amour de Dieu.
C’est tous les jours que nous sommes invités à travailler à la vigne du Seigneur, à son appel. Parfois nous sommes indécis. L’important, c’est de se convertir tous les jours, de rechercher la volonté du Père : « Que ta volonté soit faite ». Et le travail à la vigne est important parce que c’est un travail collectif et qui permet la production de fruits qui sont très bons. St Paul nous dit que ces fruits, ce sont les fruits de l’Esprit : la paix, la joie, la bonté, l’amour… La vigne demande un travail, mais elle demande aussi que nous soyons travaillés par l’Esprit, pour que nos sarments soient toujours plus droits et fructueux.
Jésus ne veut pas que l’on fasse des catégories de personnes : les grands prêtres qui ont le savoir d’un côté, et les publicains et prostituées qui sont méprisés de l’autre. Nous sommes tous égaux, aimés de la même façon de la part du Père. Nous n’avons pas à nous comparer, à nous accuser mutuellement, mais à nous convertir chacun.
St Paul donne aussi de bons conseils pour travailler à la vigne du Seigneur, en étant toujours reliés au Christ. Nous devons imiter son humilité, lui qui s’est fait semblable aux hommes, qui a pris notre condition, qui s’est abaissé à mourir sur une croix pour nous sauver. St Paul nous invite à nous réconforter les uns les autres, à avoir de la tendresse, de la compassion, à rechercher l’unité, l’intérêt des autres avant le sien.
La vigne du Seigneur est vaste, nous sommes tous invités à y travailler. Ne répondons pas à la va-vite, mais prenons le temps de nous convertir, comme nous y invite Mgr de Kérimel dans sa lettre pastorale pour être témoins du Royaume des Cieux qui est en germe.
P. Jean-Christophe Cabanis
Ez 18, 25-28 ; Ps 24 (25), 4-5ab, 6-7, 8-9 ; Ph 2, 1-11 ; Mt 21, 28-32