L’Esprit-Saint est mentionné trois fois dans cet évangile. St Luc est l’évangéliste qui mentionne le plus l’Esprit-Saint. Il est l’auteur des Actes des Apôtres où l’Esprit-Saint descend sur les apôtres le jour de la Pentecôte.
Au début de l’évangile, l’ange annonce à Marie qu’elle va donner naissance à Jésus, conçu de l’Esprit-Saint. Et là, Syméon qui vivait avec l’Esprit-Saint sur lui, est poussé par l’Esprit pour aller au Temple, et c’est sûrement l’Esprit qui lui fait reconnaitre en ce petit enfant celui qui était annoncé depuis longtemps, le Sauveur d’Israël.
Jean-Baptiste désignera Jésus en disant qu’il est plus grand que lui et qu’il baptisera pas seulement dans l’eau mais dans l’Esprit-Saint. Et Jésus dira lui-même plus tard : « L’Esprit du Seigneur est sur moi pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ». C’est son Esprit qu’il nous envoie pour que nous-mêmes, en son nom, nous portions la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Cette scène d’aujourd’hui se passe au Temple, mais depuis que Jésus est ressuscité, le Temple c’est nous, puisque nous accueillons l’Esprit-Saint par notre baptême. Marie et Joseph présentent leur enfant au Temple comme nous-mêmes, le plus souvent, avons été présentés par nos parents à l’église pour être baptisés.
Syméon prophétise, il annonce ce que sera la vie de cet enfant. Il est la lumière pour éclairer les nations. Il sera aussi un signe de contradiction : « il provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël ». Marie le dira autrement dans son Magnificat : « Il relève les puissants de leur trône, il élève les humbles ». Avec Jésus, rien ne sera plus comme avant, la justice sera rétablie, mais il aura en face de lui beaucoup de résistances qui vont le conduire à sa Passion. Et Marie est déjà avertie, elle qui sera au pied de la croix, qu’un glaive lui transpercera le cœur.
Ainsi notre vie à la suite du Christ, avec son Esprit, sera engagée, sera exposée, passera par des joies et des peines, mais ce qui compte, c’est de révéler la lumière aux nations, d’être des prophètes, comme Syméon et comme Anne. Il n’y a pas de limite d’âge pour prophétiser puisqu’elle a 84 ans !
Marie et Joseph font une offrande au Temple, deux petites colombes, en présentant Jésus. Et nous, qu’avons-nous à offrir au moment de l’offertoire ? Nous avons à nous offrir nous-mêmes, à offrir nos projets pour qu’ils soient au service du Royaume, en sacrifiant peut-être des désirs plus égoïstes.
Les deux premières lectures mentionnent Abraham et Sarah. Et elles font l’éloge de leur foi. Ils ont été patients, en attendant de donner naissance à Isaac, ils ont toujours dialogué avec le Seigneur, et finalement leur descendance est aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel. Cette descendance, c’est nous les chrétiens, mais aussi les juifs, les musulmans. Souvenons-nous de notre origine commune pour arrêter les guerres fratricides, en particulier au pays où Jésus est né.
La Sainte Famille, c’est celle constituée par Marie, Joseph et Jésus, mais elle est destinée à être élargie : Jésus dira que sa mère et ses frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’appliquent. Que notre écoute de la Parole de Dieu qui est pour nous comme une nourriture renforce notre capacité à aimer pour voir en notre prochain notre frère ou notre sœur et participer ainsi à la lumière de Jésus qui vient éclairer les nations et apporter la paix.
P. Jean-Christophe Cabanis
Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3 ; 104 (105), 1-2, 3-4, 5-6, 8-9 ; He 11, 8.11-12.17-19 ; Lc 2, 22-40