Cet évangile relate la 1ère action de Jésus après son baptême et sa grande retraite de 40 jours dans le désert. Nous le voyons à la synagogue, à la fois enseigner et à la fois chasser un mauvais esprit, on pourrait dire exorciser. La parole et l’action vont toujours ensemble chez Jésus.
Les gens sont frappés par l’autorité qu’il dégage, plus que les scribes. Car les scribes transmettent la parole qu’ils ont étudiée mais Jésus est lui-même cette Parole, la Parole de Dieu. Et cette Parole est efficace puisqu’elle débusque l’esprit mauvais qui se trouvait dans l’homme tourmenté. On ne sait pas quel est cet esprit mauvais, le mal reste un mystère, on ne sait as d’où il vient mais on sait le mal qu’il fait. Il divise, il possède, c’est-à-dire qu’il empêche d’être soi-même. Le mal veut nous habiter aussi. Nous nous défendons mais parfois cela dépasse nos forces. Jésus peut nous aider, même si cela peut se passer dans la douleur.
Les gens sont stupéfaits dans la synagogue et la réputation de Jésus va commencer à se répandre dans toute la Galilée. Mais Jésus se méfiera de cette réputation Il ne veut pas se faire passer pour un thérapeute ou une sorte de sorcier. Sa mission, c’est de faire connaitre le Père, c’est de faire du bien dans les cœurs, mais pas de façon spectaculaire.
Dans la première lecture, Moïse donne le message de la part du Seigneur qu’un prophète plus grand que lui va se lever dans le peuple. Le peuple a attendu longtemps, et Jésus est bien celui qui était annoncé, mais il est plus qu’un prophète. Le prophète est celui qui annonce et qui dénonce. Qui annonce des bonnes nouvelles et qui dénonce ce qui est de l’ordre du mal. Jésus annonce la Bonne Nouvelle du Royaume et il est lui-même cette Bonne Nouvelle, ce Royaume qu’il veut nous offrir. Jésus ne fait pas que dénoncer le mal, il le combat et il en est vainqueur, comme dans la scène d’aujourd’hui.
De par notre baptême, nous sommes nous aussi des prophètes. Nous sommes reliés au Christ, nous sommes son Corps. Nous avons à être enseignés et nourris par sa Parole, et nous devons compter sur lui pour qu’il chasse nos penchants vers le mal, qu’il nous guérisse du mal qui peut nous habiter, par son pardon et sa miséricorde.
Nous pouvons alors nous aussi faire du bien au nom de Jésus, chasser le mal, pas de façon spectaculaire comme un exorcisme, mais par nos paroles, nos attentions, notre fermeté aussi.
« Qu’est-ce que cela veut dire ? » se pose comme question l’assistance. C’est une bonne question dans la mesure où on cherche à y répondre. Notre vie de croyants nous questionne tous les jours. Et nous avons des réponses au fur et à mesure de notre vie de foi. Pour cela, nous avons à suivre Jésus, à vivre des déplacements, à nous laisser enseigner par sa Parole, mais aussi le suivre là où il nous précède, là où il nous indique un chemin de paix, de rencontre, d’amour plus fort que le mal. Continuons à nous laisser questionner par notre foi. Jésus nous apporte ses réponses d’amour.
P. Jean-Christophe Cabanis
Dt 18, 15-20 ; Ps 94 (95), 1-2, 6-7abc, 7d-9 ; 1 Co 7, 32-35 ; Mc 1, 21-28