Le prêtre et son chat Pompon
En visitant dernièrement un ami prêtre lazariste âgé dans sa maison près du domaine médical de La Cadène à Toulouse, il m’a raconté ses derniers accidents de santé qui remontaient à Noël. Il y a quelques mois, il est tombé chez lui sans pouvoir se relever ni bouger. Vivant seul, il n’a pu prévenir personne. Son calvaire a duré trois jours. Finalement, il a réussi à se mouvoir tant bien que mal, couché sur le dos, jusqu’au meuble où son système de sonnette se trouvait et il a pu donner l’alarme. Celui qui l’a assisté de sa compassion durant ces trois jours symboliques, c’est son fidèle chat Pompon qui est toujours resté près de lui, silencieux. A côté de la sonnette il y avait ses croquettes, qu’il a pu aussi savourer au bout des trois jours.
Augustin a pu être soigné à La Cadène et il s’est avéré que la maladie qui l’a paralysé était le Covid. Il a donc été à l’isolement toute la fin du mois de décembre, le jour de Noël et le 1er de l’an compris ! Or Pompon, était perdu sans son maître, et Augustin l’aperçut de loin sur un chemin et lui a fait signe depuis sa fenêtre. Aussitôt Pompon, avec son agilité de chat, vint se placer sous sa fenêtre. Et il a été son seul visiteur de Noël. Auparavant, il s’était installé dans la grande crèche qu’Augustin avait faite chez lui, trouvant sa place parmi les animaux de la crèche, tout près de l’enfant Jésus (la photo est remarquable). Les animaux sont vraiment nos amis dans la foi. Pompon a participé à Noël avec Augustin, et aussi à son calvaire et à sa guérison.
Plus près de nous, le Père Charles avait son fidèle chat Vicky qui lui tenait compagnie. Lorsqu’il partait en clinique, à son retour il ne disait pas qu’il revenait chez lui mais qu’il revenait chez son chat ! C’était bien lui le maître des lieux, dont ont pris soin aussi ses amis arméniens qu’il hébergeait.
Quant à Laure, notre secrétaire paroissiale, elle attire les oiseaux des alentours (merles, mésanges, pies…) en les nourrissant et le patio est alors rempli de la musique de leurs chants. Dans ce même patio, elle a même trouvé deux hérissons qu’elle n’avait pourtant pas attirés ! Elle les a menés un peu plus loin dans un coin de nature, sous l’œil ébahi de deux petits garçons avec leur mère, futurs baptisés.
L’histoire de Pompon n’est pas une fable de La Fontaine, mais les animaux peuvent nous donner des leçons d’humanité. Comment être toujours plus attentifs aux personnes seules, âgées, être là pour elles, même si nous nous sentons impuissants quant à leur santé ? Les créatures de Dieu ne sont pas seulement à protéger, elles nous enseignent nous parlent de Dieu.
Profitons du printemps pour contempler la Création à travers ses plantes, ses animaux, ses paysages. Profitons du mois de mai et ses si belles fêtes pour vivre dans la mouvance du vent de l’Esprit et du feu de son amour, tournés vers nos frères et sœurs grâce à la Création.
J-Christophe Cabanis