Cet évangile se passe au milieu du lac de Galilée. Jésus souhaite passer sur l’autre rive. Passer de la rive qui lui est familière, du côté de Capharnaüm, où la foi juive est aussi familière, à l’autre rive qui est plus l’inconnu, où les croyances sont mélangées. C’est déjà un appel à la mission que Jésus communique. Les premiers apôtres traverseront, eux, la Méditerranée, à la suite de St Paul. Et nous aussi, il nous appelle à traverser la mer, à passer sur l’autre rive, ce qui peut nous impressionner car on ne sait pas ce qui nous attend. Pourtant, il y a des gens justement qui sont en attente, en attente de connaître le Christ, en attente de connaître le Dieu d’amour auquel nous croyons. Pour cela, il faut accepter de se déplacer, d’être déplacés.
On n’est pas seuls pour cela. Les disciples sont embarqués dans la même barque, ils sont ensemble et Jésus aussi est avec eux. Même si Jésus dort… Et les disciples sont paniqués quand survient la tempête. Ils réveillent Jésus qui va calmer la tempête, lui qui est le Créateur, lui qui est plus grand que les éléments. La tempête, elle peut nous faire penser à des situations difficiles que nous traversons. Le monde et la France traversent des tempêtes en ce moment (politiques, écologiques, sociales,…) Jésus est avec nous pour calmer les tempêtes. On a l’impression qu’il dort mais il est bien là. Il reproche aux disciples leur manque de foi. La foi, c’est la confiance. Ils avaient perdu confiance en la vie, ils se croyaient perdus. Jésus calme nos tempêtes. A nous de lui faire toujours plus confiance. Pour cela, il faut toujours plus le connaître, lire sa Parole, l’écouter, le prendre avec nous dans nos cœurs.
Les disciples se posent la question : « Qui est-il donc ? » Nous aussi nous devons toujours nous poser cette question. Nous ne le connaîtrons jamais assez, nous avons toujours à le chercher, à le découvrir davantage, à être surpris par lui.
St Paul nous met dans une autre perspective avec Jésus dans la lettre aux Corinthiens. Il nous rappelle que Jésus est mort pour nous, et qu’il est ressuscité le 3ème jour. Et qu’il ouvre à une vie nouvelle : « Le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né ». Jésus qui dort dans sa barque fait penser à sa mort, qui laissera ses disciples en panique (en tempête). Mais il s’est réveillé de la mort, il est ressuscité, il domine la mort comme il domine les éléments. Il fait passer notre vie à une autre dimension, nous qui sommes des créatures nouvelles avec lui. C’est l’amour qui domine nos vies et qui calme nos tempêtes. Jésus a vaincu la mort par l’amour qu’il nous a donné, il est allé jusqu’au bout de l’amour. Dans nos vies où nous connaissons des tempêtes, allons toujours plus puiser à la source de l’amour. Avec Jésus dans la prière, dans la communion, la vie en Eglise, dans l’amour familial, la fraternité avec toute l’humanité et toute la Création. Alors les tempêtes pourront être calmées et nos vies retrouver la paix.
Aidons-nous les uns les autres à creuser notre foi, à la réveiller, à la partager, à en témoigner, pour atteindre ensemble l’autre rive, celle de la fraternité, de la paix, du nouveau monde inauguré par Jésus ressuscité.
Jean-Christophe Cabanis
Jb 38, 1.8-11 ; Ps 106 (107), 21a.22a.24, 25-26a.27b, 28-29, 30-31 ; 2 Co 5, 14-17 ; Mc 4, 35-41