Voici le peuple de ceux qui le cherchent, voici Jacob qui cherche sa face ! : c’est le verset du psaume 23 qui précède ceux que la liturgie a retenus. Il s’applique au vieillard Siméon de l’évangile - à attente messianique, accueil messianique :
Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire ! Sa gloire… il la tient d’une victoire ! De la seule victoire véritable et décisive ! Qui est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, le fort, le vaillant, le Seigneur, le vaillant des combats.
Ce messie attendu par le peuple est donc le vaillant des combats ! Mais alors de quels combats s’agit-il... ? Ce petit enfant que ses parents amènent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur… Il n’est rien au yeux de l’histoire tumultueuse d’Israël. Il va être circoncis en tant que premier né selon les prescriptions de la loi. Ce n’est donc pas un signe distinctif… Et l’offrande de deux colombes atteste que ses parents sont des pauvres ! C’est le vieillard Siméon qui, sous l’action de l’Esprit-Saint, le reconnaît. Il est rendu capable de voir dans cet enfant le salut offert aux nations et qui donne gloire au peuple d’Israël. Une gloire cachée aux yeux de la multitude - pour le moment…
Le vieillard Siméon le prend dans ses bras… tenir le Roi de gloire dans ses bras pour le montrer au monde entier ! C’est le privilège de celui a su gardé intacte la foi d’Israël ! Porter l’enfant Jésus dans ses bras, c’est déjà participer à sa victoire. C’est en fait avoir déjà reçu cette victoire de lui car c’est bien lui qui combat pour nous.
Mais alors de quel combat s’agit il... ? Certainement, il s’agit de tous les combats des hommes… de tous les temps !… De tous les combats perdus par les hommes de tous les temps, multitudes de défaites que l’on nomme : péché… Il y a de quoi être frappé de vertige ! Le combat que ce nouveau-né engage dans son innocence : c’est le combat de la lumière contre les ténèbres !… Un combat qui nous dépasse assurément. Le vaillant des combats ne combat pas pour lui… mais pour nous ! Il est la lumière qui se révèle aux nations ! dit le vieillard Siméon. Du côté de Dieu : Se laisser porter comme cela ! En guise d’intronisation… Quelle marque d’humilité de sa part : il est bien le vaillant des combats, pourtant il ne vient pas combattre parmi les hommes en conquérant : c’est certainement la première lumière qu’il est venu nous apporter dans ce petit enfant.
Dorénavant, tous les hommes pourront porter en eux cet enfant, comme on porte un trophée qui en promet d’autres à venir, pour s’élancer en conquérant joyeux dit le psaume 18. Finie la peur… à l’image de ce nouveau-né plein de confiance dans les bras d’un inconnu… Mais qu’il n’y ait pas de méprise sur ce combat… il se gagne dans la difficulté et la souffrance... Le vieillard Siméon annonce la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il annonce à Marie que son âme sera traversée d’un glaive pour que ainsi soient dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre…
Nous le savons, le péché nous rend insensible au péché. Seule la lumière de la vérité peut nous en guérir. Le péché doit être dévoilé pour pouvoir être vaincu, ce qui ne va pas sans souffrance, résultat de la présence du mal et de son action dans notre vie. C’est cette souffrance que Marie porte en elle au pied de la Croix… l’ultime combat de son Fils.
La prière du vieillard Siméon, les religieux, les prêtres (et ceux qui veulent) la récitent tous les soirs… Comme un trophée… qui ne leur appartient pas ! Chaque journée porte son poids de combat, alors quelle victoire pour aujourd’hui ? Avons nous vu la victoire de notre Dieu, comme le dit le psaume 97 ? Assurément ! Alors nous aussi, comme le vieillard Siméon, nous savons que nous portons en nous, indiciblement, ce Roi de gloire… non pas pour notre gloire mais pour la sienne et pour la partager avec tous les hommes de tous les temps ! Qui donc est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ; c’est lui, le roi de gloire. IL est la Lumière du Monde. Et le nom qui lui a été donné, c’est : Jésus !
Amen