Ces textes insistent sur l’humilité. Dans la première lecture, Ben Sira dit que l’humilité est un signe de sagesse. Celui qui est orgueilleux ne peut pas être sage. « L’idéal du sage c’est une oreille qui écoute » dit Ben Sira. Etre à l’écoute, c’est un bon conseil en cette veille de rentrée. A l’écoute des autres, à l’écoute de la Parole de Dieu, à l’écoute de son cœur et de sa vie intérieure. Ainsi nous grandirons en humilité et cela nous rendra heureux, c’est Jésus qui le dit dans les Béatitudes : « Heureux les humbles, le Royaume des Cieux est à eux ».
Jésus donne aussi de bons conseils d’humilité dans l’évangile. La première place à table ou ailleurs, elle nous est donnée, ce n’est pas à nous de nous en emparer. Et puis nous ne sommes pas là pour nous comparer. Nous qui sommes invités au repas du Seigneur, nous sommes tous égaux, nous avons tous la même dignité d’enfants de Dieu.
Les lieux saints que j’ai visités et dont je reviens, je les ai trouvés très humbles. D’abord dans le contexte du conflit à Gaza, les pèlerinages sont au compte-goutte. Les lieux importants comme le mont des Béatitudes, le mont Thabor, les lieux saints au bord du lac de Galilée étaient presque vides. Cela parle de l’humilité de Jésus qui est présent pour les foules, mais aussi lorsqu’il n’y a presque personne.
Humilité aussi des chrétiens de Palestine, des religieux (es) qui subissent le conflit et continuent par leur présence à être témoins d’espérance alors qu’il n’y a plus beaucoup d’espoir de paix. Ils sont parfois intermédiaires entre Juifs et musulmans, artisans de paix.
Humilité de Jésus qui s’est abaissé. Il a été baptisé dans le Jourdain, qui est un petit fleuve situé au-dessous du niveau de la mer. Il a pris notre condition humaine jusqu’au bout, jusqu’en bas. Et jusqu’au bout de la souffrance lorsqu’il a été descendu dans un cachot la nuit de son arrestation. Humilité jusque dans sa résurrection. Il n’est plus dans le tombeau vide, c’est à nous de le chercher dans les lieux et les cœurs les plus humbles.
Dans l’évangile, Jésus insiste sur l’humilité mais aussi sur la place des plus pauvres lors des repas ou à d’autres occasions. Ce sont eux qu’il faut inviter, eux qui ne peuvent pas retourner l’invitation. Qui sont ces pauvres, malades, estropiés qui sont invités au repas du Seigneur et que l’on oublie ? Les étrangers, les sans-papiers ? Les malades, les plus fragiles ? Là aussi demandons-nous si nous n’avons pas à chercher les invisibles pour les porter à la lumière, nous qui sommes des enfants de lumière de par notre baptême.
Et puis la lettre aux Hébreux parle de la Jérusalem céleste. J’ai pu voir moi-même la Jérusalem terrestre avec ses richesses, mais aussi ses limites dues aux tensions entre les religions. La Jérusalem céleste, c’est celle de la nouvelle Alliance dont Jésus est le médiateur. La Jérusalem céleste, elle nous élève. Elle nous fait dépasser les querelles partisanes. Elle nous rappelle que nous sommes tous frères et sœurs, que nous avons un même Père.
La Jérusalem céleste, c’est à nous de la bâtir, ou plutôt de la recevoir. Nous pouvons dépasser les conflits, être des artisans de paix en choisissant le Christ comme médiateur, en étant les pierres vivantes d’une Eglise signe du Royaume, en marche vers la Jérusalem nouvelle, à l’écoute d’un monde qui a soif de paix.