Et là, Jésus les retrouve pour se réjouir avec eux. Il se réjouit du fait que ce sont les plus petits qui sont les plus près du Père, parce que le Père s’est révélé à eux. Jésus peut le dire parce que lui-même s’est fait petit. Il est né petit enfant pauvre dans une crèche. Il a eu une vie humble. Il annonçait le Royaume des Cieux dont il est le roi, mais un roi humble, monté sur un âne pour son entrée à Jérusalem le jour des Rameaux.
C’est ce qu’avait annoncé le prophète Zacharie que nous avons entendu en première lecture. La foule était en liesse pour l’accueillir parce que c’est un roi de paix, qui vient pour proclamer la paix pour toutes les nations, il vient briser les arcs de guerre. Cela nous parle aujourd’hui où la violence et la guerre sont très oppressantes et très difficiles à enrayer. Seul Jésus, le Prince de la paix, peut le faire, si nous l’écoutons.
Jésus, après son arrivée triomphale à Jérusalem, sera arrêté injustement. Et il va porter lui-même sa croix vers le lieu de son supplice. Aujourd’hui, il nous dit qu’il veut porter nos croix, nos fardeaux. Ainsi le poids de nos souffrances, nos épreuves, sera plus léger. Et c’est de cette façon qu’on peut devenir disciple. En écoutant Jésus, en le suivant, en portant avec lui le poids de nos vies, autant les joies que les peines. Jésus se définit comme étant doux et humble de cœur.
Il nous aide, nous ses disciples, à être aussi doux et humbles. Et nous savons que c’est ainsi que nous serons heureux, selon les Béatitudes : « Heureux les doux, heureux les humbles, le Royaume des Cieux est à eux. Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ».
Lorsque Jésus est ressuscité, il a promis son Esprit-Saint à ses apôtres, qu’ils ont reçu le jour de la Pentecôte. St Paul nous parle de la vie selon l’Esprit-Saint. Une vie détachée de convoitises, une vie libre, une vie où Jésus agit à travers nous dans le sens de l’amour.
Je reviens à un mot important que Jésus répète deux fois dans l’évangile, c’est le verbe révéler. En s’adressant à son Père : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». Puis : « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » Nous croyons en un Dieu qui se révèle à nous. Nous devons le chercher par notre intelligence, et notre cœur ; la foi est une recherche incessante, mais c’est Dieu avant tout qui veut se révéler à nous, qui nous cherche. Et il nous permet de nous révéler nous-mêmes, de devenir meilleurs.
Pour cela, il faut avoir un cœur humble, une âme d’enfant, qui laisse la place à celui qui veut se révéler à nous comme un Dieu d’amour. Et prenons exemple sur les humbles, les plus petits en particulier sur l’échelle sociale, parce que Jésus nous dit qu’ils nous précèdent dans le Royaume.
Soyons solidaires pour nous aider à porter nos croix, et pour révéler au monde, par notre foi, le visage d’un Dieu doux et humble de cœur.
P. Jean-Christophe Cabanis
Za 9, 9-10 ; Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14 ; Rm 8, 9.11-13 ; Mt 11, 25-30