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Chemin de St Jacques de Compostelle, acte 3
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Chemin de St Jacques de Compostelle, acte 3

La pluie, prévue, est là… Dès le départ… Même si c'était annoncé, cela me contrarie… Cela me coupe les jambes dès le début… Je ne suis pas dans la louange… Je prends le Chemin et marche… Mais l'entrain d'hier n'est pas là…

Mouillé jusqu'aux os malgré mon vêtement de pluie, exposé aux éléments, je me sens alors vulnérable, pauvre, faible, amoindri… Le Bon Dieu me regarde faire, comme un Père devant son enfant qui cherche une solution face à un problème qui lui semble insoluble. Il y a de la tendresse dans ce regard, de la bienveillance, de l'affection. Alors me vient ce passage de St Paul en 2 Co 12 : « Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort ». Ou encore dans Galates « ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi ». Voilà la solution ! Laisser vivre le Christ en moi, lui demander la force de marcher malgré la contrainte du jour ! Bien sûr, je ne suis pas St Paul…

Mais je m'exécute : pour me sortir de cette ornière, tout en marchant, je prends mon chapelet et commence à le dire tout haut. Aujourd'hui, ce sont les mystères lumineux. J'invoque le St Esprit, je tourne mon regard vers Marie, je contemple le baptême de Jésus, puis les noces de Cana, enfin l'Eucharistie. Déjà je sens en moi de meilleurs sentiments. La pluie est toujours là, mais l'entrain renaît, je rends grâce au Seigneur pour ce chemin parcouru, je lui confie ceux que j'aime, ceux qui me sont proches, les conflits et la faim dans le monde… La lumière est là, et même sous cette pluie qui ne cesse de tomber, mon pas se fait plus léger, plus allant. L'espérance est là qui me fait regarder le Christ marchant sur les chemins de Galilée. Il a eu faim, il a eu soif, il a été fatigué lui aussi.

Enfin, la pluie cesse, le ciel se dégage et j'y vois là un signe du Bon Dieu qui a permis que je vive un moment de découragement pour mieux lui demander de l'aide, comme le ferait un enfant en difficulté appelant son père.

Amen.

Ludovic B.

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