Désert… J'ai le sentiment que depuis mon départ de St Bertrand de Comminges, je traverse un désert spirituel… En effet, à St Bertrand, le cloître, la cathédrale Ste Marie avec son orgue singulier, ses stades rutilantes et son trésor, l'accueil que nous a fait Maïté à la halte jacquaire, tout dit la présence de Dieu. La longue histoire de St Bertrand est empreinte de vie spirituelle à tous les siècles que la ville a traversés. Mais depuis 48 heures, seuls les quelques calvaires rencontrés de ci de là témoignent d'une présence Divine dans le cœur des gens. C'est bien maigre…
Même les églises des villages sont fermées… Où donc est manifesté notre Seigneur ? Je reste sur ma faim ! Me vient alors en parcourant la campagne la prière de St François d'Assise qui commence ainsi : « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix (…) Là où est le désespoir, que je mette l'espérance, là où sont les ténèbres, que je mette la lumière… » C'est à moi pèlerin, par ma combativité en marchant, par ma fervente prière, c'est à moi à mettre en cette terre la vérité, la foi, l'espérance, la lumière, la joie ! Alors, je me mets à chanter à voix haute toutes sortes de cantiques que nous chantons à la messe… Alors je dis mon chapelet à voix haute… Alors je loue le Seigneur pour Dame Nature sa création, pour les oiseaux que j'entends chanter, pour les senteurs qu'exhalent les fleurs, pour la beauté des paysages, pour la joie que j'ai d'être enfant de Dieu, pour les messes qui sont célébrées en ce moment même à travers le monde.
Oui, il revient à chacun de nous d'être des pierres vivantes là où nous sommes et de mettre Dieu là où il est absent. Oui, en tant que pèlerin, il m'appartient d'apporter Dieu où il semble être absent…Mon pèlerinage me conduira d'ici 2 jours à Lourdes et Marie n'est pas absente de cette évangélisation de nos campagnes par ma prière fervente et incarnée le long des chemins parcourus.
Ludovic B.