Bonjour et merci à tous les paroissiens de Colomiers. Je suis à Jérusalem depuis lundi 18 grâce au cadeau que vous m'avez fait l'an dernier pour mes 60 ans ! Je prie bien pour tout le monde ! - P. Jean-Christophe
Nous sommes bien arrivés à Jérusalem Ildephonse et moi, bien accueillis par Laurent et la communauté des Missionnaires d’Afrique qui est à Ste Anne. Il se trouve que le nouveau président de la Conférence des Evêques de France (CEF), le cardinal Aveline, ainsi que ses deux vice-présidents, Mgr Jordy et Mgr Bertrand, sont aussi en ce moment pour 4 jours à Jérusalem pour faire un voyage symbolique pour la paix en rendant visite aux témoins de Terre Sainte. Ils étaient à Ste Anne avec nous lundi soir et nous avons participé à la messe à la cathédrale avec eux mardi matin, qui faisait suite à un entretien avec les chrétiens venus à sa rencontre, en présence du cardinal patriarche de Jérusalem.
Voici le contenu de cet entretien qui espère être fidèle :
Durant ces 4 jours, la délégation est venue écouter pour mieux comprendre et pouvoir agir.
« Nous sommes en prison » dit un frère des Ecoles Chrétiennes palestinien. Ils sont témoins de beaucoup de souffrances chez les familles dans les 4 écoles qu’ils dirigent. Il y a un manque de moyens et de professeurs.
« Vous n’êtes pas seuls » lui dit le cardinal. Mgr Aveline compte relater leur visite au pape et à l’Eglise de France et d’autres pays d’Europe pour que les visites soient multipliées. Et aussi rencontrer Emmanuel Macron pour une aide de l’Etat français.
« L’éducation est un vecteur important de la paix » a-t-il aussi insisté.
La veille, ils se sont retrouvés seuls à la basilique de la Nativité à Bethléem et ont mieux compris la détresse des chrétiens dans ces conditions d’isolement.
A Abu Gosh (lieu présumé des pèlerins d’Emmaüs), un frère olivétain (bénédictin) nous dit que les pèlerins (d’Emmaüs) ne viennent pas. La solidarité financière fait aussi défaut.
Mgr Aveline affirme que la liste d’attente en France des pèlerins est longue, ceux qui sont pressés de revenir et qui vont y être encouragés.
Un religieux libanais rappelle que la guerre est en Orient depuis 1948. Il y a une montée tragique des mouvements fondamentalistes musulmans et juifs. Départ des chrétiens. Même au Liban, des chrétiens disent que le pays n’est plus pour eux. Reconnaissance de l’œuvre d’Orient qui aide beaucoup.
Question au cardinal : Quelle suite existe après les rencontres de la Méditerranée, la dernière étant à Marseille en septembre 2023 ?
Mgr Aveline : A Marseille en 2023, il y avait eu une très bonne collaboration entre 70 évêques qui étaient venus et les nombreux jeunes. Une des suites est qu’en ce moment, pour plusieurs mois, un navire a été affrété par des jeunes de tous les pays méditerranéens dans le but de la paix. C’est le Bel Espoir, voilier de trois mats qui fait des escales dans différents ports où se vivent des sessions ouvertes à tous. Les jeunes, de tous ces pays et de diverses confessions vivent une très belle expérience d’amitié. « L’amitié, l’enthousiasme des jeunes sont encore un vecteur de paix » dit le cardinal.
Une petite sœur de Jésus (Charles de Foucault) présente sa communauté qui réside au niveau de la 6ème station du chemin de croix via Dolorosa dans la vieille ville. Les sœurs vivent de l’artisanat mais il n’y a pas de vente en ce moment. Les pèlerins ne se rendent pas compte (même en dehors de la situation critique d’aujourd’hui) de ce que vivent les Palestiniens, en particulier les chrétiens qui ne peuvent pas venir dans les lieux saints de leur pays. La rencontre avec ces communautés par les pèlerins est nécessaire pour tous.
« Gaza est une fosse commune » dénonce cette sœur.
Mrg Aveline rappelle que Charles de Foucault disait que la tempête est le quotidien des chrétiens. Et que l’angoisse pour eux est permanente. Sa prière : « Mon Dieu, faites que tous les hommes montent au ciel ». Il assure que la CEF va travailler à ce que les pèlerinages permettent effectivement des rencontres avec les chrétiens, en plus de la découverte des lieux saints.
Une sœur du Rosaire dit elle aussi combien la souffrance est grande ici mais que la proximité de l’Eglise universelle se fait sentir. 200 familles sont parties de Bethléem. Il n’y a plus de travail sans les pèlerinages. Quel travail proposer ? Que dire aux jeunes ? Ils viennent demander du travail à la paroisse tous les jours.
Mgr Aveline : Garder l’espérance si on ne peut pas garder l’espoir. La situation aujourd’hui pour la suite est illisible. Il faut continuer d’être vrai. Ne pas culpabiliser ceux qui veulent partir. Les chrétiens de Terre Sainte sont configurés à la Passion du Christ. Quand Jésus ne pouvait plus rien faire, il a sauvé le monde ! Telle est notre espérance …
