Oui, la maladie, le handicap, la vieillesse même peuvent être douloureux... La douleur peut être celle de la personne qui souffre, mais aussi de celui ou celle qui accompagne, qui soutient, qui vient en aide à l'être douloureux...
La douleur pour nous a un visage, celui du Christ en croix qui a pris nos péchés sur ses épaules, dans son corps, dans son cœur, mais ici à Lourdes, la douleur prend aussi le visage de chacun et chacune que nous accompagnons. Alors me vient ce passage de la Parole de Dieu : « Que ton Fils dans l’homme achève la victoire de la croix ! ».
Oui, la souffrance à Lourdes prend une autre dimension que celle d'anéantir l'être humain : elle a un sens qui nous dépasse tous, celui du salut de l'Humanité toute entière... Et si la souffrance de l'homme était justement ce mystère de l'accomplissement du passage sur notre Terre de la mission du Fils de Dieu... Et si le sens de la douleur était justement de gagner l'Eternité... Et si cette chose incompréhensible et injuste que la douleur était justement une part de la mission de Celui qui nous a sauvés il y a 2000 ans, mais dont cette mission continuerait en l'Homme jour après jour encore aujourd'hui ?
En donnant à boire à Adrien avec une paille, en ouvrant un pot de compote à Marie Josèphe, en coupant la viande à Antoine, en poussant le fauteuil de Simone, nous les valides, pouvons accéder en un instant à cette dimension éternelle du projet de Dieu, dans les petites choses du quotidien, à savoir nous sauver tous de la géhenne.
Nous sommes bien tout petits devant ce mystère qu'est la douleur... Que ces mystères douloureux médités en ce vendredi éclairent nos cœurs et nos esprits et guident nos bras et nos jambes pour le service des plus petits.
Ludovic
Olivier