Visite de notre maison commune par les 5° de l’aumônerie
Samedi matin 28 octobre 2017, les 5° de l’aumônerie avaient rendez-vous sur le parvis de l’église Sainte Radegonde pour découvrir notre maison commune.
Une matinée riche durant laquelle les jeunes de l’aumônerie ont vu se dévoiler quelques secrets rares. Aussi, nous voulions vous emmener un peu avec nous et vous faire profiter de ce moment.
A notre arrivée, la grande porte de bois est fermée.
Olivier tourne la lourde clé dans la serrure et la découverte commence…
Après un rappel des règles élémentaires connues et reconnues, de silence, de ne pas courir, de respect, de signe de la croix après avoir trempé son index dans le bénitier, nous nous installons sur les bancs de l’assemblée.
Le bénitier contient de l’eau bénite qui nous rappelle notre baptême.
Monsieur Baron nous attendait avec son sourire lumineux.
La première étape de la découverte commence…
Notre organiste (et non « organisme » comme l’ont proposé certains de nos jeunes J) raconte avec passion cet instrument à vent bien particulier.
« Les orgues » (nom féminin pluriel) désignent les tuyaux de l'orgue et « l'orgue » (nom masculin singulier) désigne l'instrument : un des rares cas de la langue française où le nom change de genre en fonction du nombre. C’est le cas aussi de « mes belles amours ».
Dans l'orgue, l’émission sonore est assurée par 650 tuyaux qui reçoivent, à leur base, l’air sous pression (le « vent ») venant du sommier. Le plus souvent, les tuyaux ont une position verticale.
Chaque tuyau émet un seul son de hauteur et de timbre déterminés. La longueur du tuyau détermine la hauteur du son émis, le diamètre agit sur le timbre.
Notre orgue est petit et bien loin en taille des orgues immenses des cathédrales Saint Sernin de Toulouse ou de Sainte Cécile d’Albi.
Questions et réponses nous livrent les secrets de l’instrument qui trône en haut de notre église.
Que de mieux que de le voir de près ? Une porte se dévoile et l’ascension commence. Nous grimpons un escalier de bois en colimaçon et là haut, l’orgue nous attend avec ses longs tuyaux, son clavier et son pédalier, car l’organiste joue de cet instrument si particulier avec les mains et avec les pieds.
Les 5èmes se serrent, écoutent, se remplacent pour que chacun voit. Mr Baron joue et cède la place aux pianistes de notre groupe : de quoi nous éveiller les sens et vivre une expérience unique.
Puis, Mr Baron nous fait découvrir les entrailles de l’orgue et nous entrons par petits groupes de 3 en son sein. Chacun redescend alors changé, chargé d’un petit secret auquel peu d’entre nous ont accès.
Puis, nous avançons dans la nef (du latin navis, le bateau) et nous remarquons qu’à Sainte Radegonde, la voûte n’est pas en berceau. Il n’y a pas d’arc brisé faisant penser à la coque renversée d’un navire.
Le père Jean-Christophe nous a rejoint. Il raconte Sainte Radegonde, Sainte Bernadette, Lourdes, les apparitions de la Vierge, répond, explique… Il répond également à une question restée en suspend depuis la séance précédente d’aumônerie : que signifie « la communion des Saints » dans le Credo ?
Le chœur de l’église devient le centre de l’attention. L’autel (du latin altare et altus “haut”) trônant au-dessus de l’assemblée, est la table servant à l’office.
L’ambon (du grec « anabaïnein », « monter ») est placé à l’entrée du chœur et surélevé afin d’être vu de tous.
Alors que l’autel est la table de l’Eucharistie, l’ambon est celle de la Parole : la messe se déroule entre ces deux lieux principaux. À l’ambon sont proclamés les lectures et en particulier l’Évangile ; à l’autel, est célébrée l’eucharistie pour rappeler la cène, le dernier repas du Christ.
Pendant la messe, quand nous passons devant l’autel, quand nous montons lire à l’ambon, nous devons nous prosterner devant l’autel en signe d’adoration.
Notre prêtre nous demande où nous pouvons voir Sainte-Radegonde dans l’église.
La sainte patronne de notre maison commune est représentée DEUX fois : une première statue est dans la chapelle du bras gauche du transept, la deuxième représente Sainte Radegonde montant au cieux et est devant nous, dans le chevet de l’église, devant un vitrail laissant entrer la lumière extérieure.
Dans l’autre chapelle du transept, se dressent les statues de la vierge Marie et de saint Joseph tenant dans ses bras l’enfant Jésus. Ces grands témoins de la foi sont là pour nous inviter à les suivre et nous pouvons nous tourner vers les saints pour porter nos prières à Jésus et à Dieu…
Père Jean-Christophe nous parle de Marie, la mère de Jésus. Elle a fait son éduction et est devenue son disciple, le suivant sur les routes de Galilée. Marie était présente jusqu’à la crucifixion. Elle sera témoin de sa résurrection et assistera à son ascension. Notre prêtre s’étonne avec nous que Marie ait choisi d’apparaître à des personnes toujours simples, des enfants, illétrés, pauvres (Sainte Bernadette…). De là à faire un lien avec la naissance de notre sauveur dans une petite étable de Judée puis mort sur une croix, il n’y a qu’un pas.
Puis nous découvrons ensemble comment la présence de Jésus dans notre maison est représentée.
Une lumière rouge marque sa présence. Nous regardons la petite lampe qui indique la présence du Christ notre Seigneur dans notre maison commune.
Mais pourquoi une lumière rouge? Peut être pour nous rappeler que c'est par le mystère de sa passion et de sa résurrection que le Christ nous a acquit le salut et la vie éternelle.
Cette lumière nous rappelle tout spécialement la présence du Christ dans le plus saint des endroits de notre église : le tabernacle.
Du latin tabernaculum (la tente), rappelant la tente des israélites protégeant l’Arche d’Alliance renfermant les Tables de la Loi et ses Dix Commandements, le tabernacle est une petite armoire renfermant la présence de notre Seigneur.
Quand nous passons devant, nous faisons une génuflexion ou nous nous prosternons en signe d’adoration, puisque le Christ y est présent.
Mais, ouvrons-le… Car aujourd’hui, exceptionnellement, nous avons le droit ! C’est un de nos jeunes qui l’a ouvert, non sans émotion !
Le tabernacle contient normalement le ciboire.
Du latin ciborium, lui-même du grec kibôrion, qui signifie aussi coupe, c'est un vase sacré, en général fermé d'un couvercle, dont la forme rappelle la fleur de lotus, destiné à contenir les hosties consacrées par le prêtre, soit pour les distribuer aux fidèles qui communient, soit pour les conserver dans le tabernacle.
Lorsqu'il contient des hosties consacrées, le ciboire peut être revêtu d'un « pavillon » (un voile circulaire de tissu blanc ou doré) rappelant symboliquement un « voile de tente ».
Le calice, du mot grec Kúliks (coupe), en latin calix (coupe, vase à boire) est une coupe évasée portée sur un pied élevé. Le calice est employé pendant la célébration eucharistique pour la consécration du vin, devenant ainsi le sang du Christ. Il rappelle la coupe de vin de la Cène.
Le sacristain ouvre le tabernacle avant l’eucharistie et vient y chercher le ciboire. Le tabernacle restera alors grand ouvert. Il ne sera refermé qu’après l’eucharistie quand le sacristain déposera à nouveau le ciboire contenant les hosties consacrées restantes en son sein.
Olivier nous explique que pour des raisons de sécurité, le ciboire est caché ailleurs… Secret que nous garderons pour des raisons évidentes. Néanmoins, dans le tabernacle, il nous révèle comment la présence de Jésus est préservée et la dévoile à nos yeux curieux.
Puis, la sacristie s’ouvre à nous. Nous entrons dans ces pièces réservées à la préparation de la messe et qui sont les lieux de prédilection de notre sacristain et de nos prêtres.
C’est là que notre prêtre revêt l’aube, la chasuble et l’étole avant les célébrations.
Le sacristain y prend soin en particulier des vases liturgiques.
Père Jean-Christophe nous fait découvrir les reliquaires contenant les reliques de Saint Louis Gonzague, de Saint Colomb, de Saint Faust, de Sainte Candice, de Saint Bertrand… L’église accueille également des reliques de Sainte Radegonde.
Et puis, les jeunes partent à la recherche de la plaque commémorant la consécration de notre Eglise après les travaux suivant les bombardements de 1944. La plaque est bien cachée. La connaissez-vous ?
Nous ouvrons les placards et là, les fenêtres extérieures apparaissent…
Nous découvrons les stalles : ce sont les sièges en bois qui se trouvent des deux côtés du chœur d'une église et qui sont réservés aux membres du clergé. Chacun s’assied, se lève, se régale de soulever l’assise et teste la position demi-debout qui devient agréable et source de rires.
Aucune visite d’une église ou aucune séance d’aumônerie ne pouvant se terminer sans une prière, nous avons offert devant le tabernacle nos intentions de prières sans oublier de remercier, de solliciter ou de demander pardon. Avant le Notre Père, nous avons bien insisté sur le signe de croix en rappelant que c’est déjà une petite prière, un acte de foi pour des enfants qui feront justement leur profession de foi d’ici quelques mois. Nous avons particulièrement insisté sur « que ta volonté soit faite sur le terre comme au ciel »… quoi de plus naturel pour nous tous qui, jeunes ou animateurs, participons à des séances d’aumônerie, justement pour trouver cette « volonté » ?
Et comme les bonnes choses ont une fin, nous vous laissons maintenant aller redécouvrir notre Eglise avec un œil aussi curieux que le nôtre… Cette visite avait pour objet de nous approprier ce lieu si familier et peut être si peu connu en multipliant les prétexte tels que l’histoire, l’architecture, le latin, le grec, la musique et bien sûr le sacré. Nous ne doutons pas que pas un seul de nos jeunes ne sera revenu à la maison sans une anecdote, une petite histoire à raconter, une explication à partager avec ses proches ou un souvenir qui l’accompagnera longtemps.
Bonne visite à tous !
Sabine et Olivier