Cette famille de Dieu est envoyée en mission. Un chrétien ne peut être indifférent à aucune personne humaine. L’espérance et la charité nous engagent vis-à-vis de toute l’humanité, en devenant un témoignage continue de l’amour de Dieu et avec la volonté de sauver tous les hommes. Nous restons pêcheurs mais cela ne doit pas limiter notre rencontre avec les autres. Nous avons absolument besoin de développer une pastorale de la rencontre, ne pas rester uniquement entre nous et nous diriger vers les autres gratuitement, sans essayer de les piéger, de les récupérer, même si nous espérons qu’ils seront touchés par l’Esprit. En commençant par les écouter, par une présence bienveillante, forcément, les questions existentielles viendront, même si nous ne nous sentons pas trop bons. Nous pourrions croire qu’il y a une crainte de déranger, pourtant, dans une société de l’isolement, les gens, dans leur majorité, recherchent cette rencontre.
J’insiste également sur une pastorale de l’accompagnement. Il faut accompagner les gens. Je donne un exemple : nous accompagnons les catéchumènes jusqu’au baptême et puis, nous les laissons tomber parfois. Ensuite, nous sommes étonnés de ne plus les voir à la messe… Cette pastorale de l’accompagnement est pour moi fondamentale, car elle permet de tisser des liens profonds au sein de la paroisse. Il ne faut donc pas hésiter à revoir catéchumènes, les parents des jeunes baptisés, les jeunes mariés… Comment identifier des anges gardiens qui ont à cœur de rencontrer d’autres paroissiens ?
Selon moi, il existe un énorme danger de déshumanisation. Pour cette raison, nous avons un devoir d’annoncer l’Evangile pour défendre, pour le bien du monde, la promotion de la dignité. Pour cette raison, l’accompagnement des familles éclatées fait partie des missions de l’Eglise. Nous devons soutenir les familles aujourd’hui. C’est difficile. D’autant que dans les écoles, on entend tout et n’importe quoi. Comment soutenir les familles sans l’effet des réalités, des théories fumeuses, non sérieuses ?
La question écologique, la protection de l’environnement autour de l’être humain, reste une très grande mission de l’Eglise.
En conclusion, je propose une transformation de nos cœurs en travaillant sur nos relations en sachant que la qualité de notre relation à Dieu détermine l’unité de nos relations aux autres. Laissons notre relation se purifier, de plus en plus se manifester. Notre objectif est celui du Christ. Nous formons un seul corps avec nos frères. L’être humain est un être de relation qui est fait pour se connaître. La liberté est indissociable de la responsabilité. Nous avons reçu gratuitement, donnons gratuitement. L’église et le monde, ont besoin de personnes qui s’engagent gratuitement pour que l’humanité, donc, chacun de nous, soit invitée à participer à cette grande aventure. Alors les malades me diront qu’on ne peut rien faire. Ce n’est pas vrai. Vous pouvez prier. Dans votre maladie, vous pouvez être attentifs à ceux qui vous entourent, remercier, apporter un climat paternel, un climat d’amour autour de vous. La prière soulève le monde. S’il n’y a pas de prière, il ne se passera rien. Les personnes âgées ont un rôle essentiel. Tous à notre niveau, nous avons quelque chose à apporter pour la construction de notre Eglise, pour notre mission en Haute-Garonne et dans le monde entier. Car notre prière dépasse les frontières. Que le Seigneur nous donne de nous engager à notre petite mesure. Il ne s’agit pas de faire des grandes courses mais de faire des petits pas, un pas devant l’autre, avec beaucoup d’amour. Et ça, ça soulève le monde.
Olivier Chancel