Nous assistons à une nouvelle controverse entre les pharisiens, les scribes, et Jésus. En général, ils lui reprochent de faire du bien le jour du sabbat. Aujourd’hui, ils sont choqués parce que les disciples de Jésus ne se sont pas lavés les mains avant le repas. Au niveau de l’hygiène, ils ont sans doute raison, fait en fait, ils sont sur un autre registre, le registre religieux. C’est l’impureté qui est en jeu. Or Jésus replace bien le problème : l’impureté ne se situe pas au niveau des mains, ou même des aliments, elle se situe au niveau du cœur. Chacun doit veiller à ce que son cœur soit pur, plutôt que de surveiller l’alimentation ou le lavage des mains des autres. Si le cœur est mal entretenu, s’il est impur, alors les mauvaises pensées et les inconduites, la débauche vont l’envahir. Le cœur, c’est le lieu de l’amour, s’il n’est pas dévoyé. Le cœur, il doit être entretenu, nourri par l’amour, pour qu’il puisse lui-même aimer.
Nous savons où est la source de l’amour, nous qui croyons en Jésus-Christ qui est venu nous donner l’amour de son Père et nous apprendre à aimer. Nous connaissons sa Parole, que nous devons toujours mâcher, ruminer, c’est le Pain de Vie dont Jésus nous a entretenus durant un mois chaque dimanche. C’est la Parole méditée qui nous aide à avoir un cœur toujours plus pur. La Parole qu’il faut accueillir dans la douceur et mettre en pratique, nous dit St Jacques dans sa lettre. Il ne suffit pas de l’écouter, mais aussi de visiter les veuves, les orphelins, dit-il. Faire du bien, selon les occasions qui se présentent, avec un cœur pur plutôt que mal faire avec un cœur impur.
Jésus dira dans les Béatitudes : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu. » La pureté nous permet jusqu’à voir Dieu, du moins le percevoir très proche. Et elle nous permet d’être heureux !
La pureté, elle laisse passer la lumière, alors que l’impureté l’obscurcit. Nous sommes des enfants de lumière de par notre baptême. Nous croyons que le Christ est lumière. C’est lui qui vient chasser nos impuretés, c’est lui qui nous rend lumineux, éclairants pour les autres, rayonnants.
Moïse s’adressait à tout le peuple dans la première lecture, au moment où le peuple allait atteindre la Terre Promise. Il leur demande de s’engager à suivre les commandements du Seigneur. Et le peuple va s’engager, même s’il fera souvent des écarts. Aujourd’hui aussi c’est en peuple, en Eglise, que nous sommes invités à nous rappeler que nous sommes enfants de lumière, pour éclairer un monde qui est souvent dans l’ombre. Que notre combat contre l’impureté dans nos cœurs participe à un monde gagné par l’amour.
Jean-Christophe Cabanis.