Dans cet évangile, Jésus accède à la demande du lépreux, il est saisi de compassion devant sa maladie. Il ne va pas que le guérir, il va le purifier, et le lépreux va retrouver sa place dans la communauté, alors qu’il vivait comme un paria, car les lépreux étaient écartés, déclarés impurs comme nous l’avons entendu dans la 1ère lecture. Jésus va purifier le lépreux et lui donner un ordre qu’il ne respecte pas. Il ne va pas se montrer au prêtre et il va proclamer sa guérison alors que Jésus lui avait demandé d’être discret. C’est Jésus qui ne peut plus entrer dans la ville, c’est lui qui va vivre comme un lépreux, à l’écart. C’est une anticipation pour la suite. La lèpre était injustement assimilée au péché et Jésus, pour nous sauver du mal et du péché, va prendre sur lui le péché des hommes en se faisant crucifier sur une croix. A la fin de l’évangile, les gens viennent le voir de partout, alors que sur la croix, il sera abandonné par tous (sauf par Marie, sa mère, d’autres femmes et Jean, le disciple bien-aimé).
Cet évangile est d’abord à prendre pour nous. Nous pouvons être malades et demander la guérison, mais nous sommes tous atteints par la lèpre du péché qui nous isole des autres, et nous avons besoin d’être purifiés. Et le Carême qui s’approche est un temps de conversion, un temps où nous pouvons spécialement nous tourner vers Jésus pour lui demander de nous purifier, de nous pardonner.
Nous sommes aussi le dimanche de la santé et nous avons besoin de nous entraider mutuellement. D’être attentifs aux souffrances des autres, en particulier des malades, des personnes isolées, d’être saisis de compassion pour elles, comme Jésus. De les accompagner dans leur rencontre avec le Christ.
Demandons-nous aussi quels sont les lépreux d’aujourd’hui. Ceux qui sont mis à part. Dans la société, est-ce que ce sont les sans-papiers ? Les sans logement ? Sachons aller vers eux avec la compassion du Christ, au nom du bonheur qu’il veut pour nous.
Le bonheur, le psaume d’aujourd’hui en parle deux fois, et cela concerne aussi la purification par le péché pardonné.
« Heureux l’homme dont la faute est enlevée et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense. »
Il ya du bonheur à confesser sa faute, à se savoir libéré du péché, pardonné. Et c’est ce bonheur qui doit être contagieux.
Si la lèpre est contagieuse dans le mauvais sens, dans la propagation du mal, la lèpre du péché, la guérison et le bonheur sont contagieux dans le bon sens. Pour cela, il faut bien écouter la Parole de Dieu, et le Carême est un temps favorable pour cela, pour être remplis par le bonheur que Jésus veut nous donner, à travers les Béatitudes.. Alors demandons-nous de quelle façon et vers qui nous voulons propager ce bonheur de croire, d’aimer et d’être aimé.
St Paul nous demande d’imiter le Christ, de ne pas rechercher notre intérêt personnel mais celui de la multitude des hommes que Jésus veut non seulement guérir, purifier, mais sauver.
P. Jean-Christophe Cabanis
Lv 13, 1-2.45-46 ; Ps 31 (32), 1-2, 5ab, 5c.11 ; 1 Co 10, 31 – 11, 1 ; Mc 1, 40-45