Aujourd'hui, dimanche après la Pentecôte, dimanche de la Sainte Trinité, l'église Ste Radegonde était quasiment pleine et pour l'occasion, 5 jeunes adolescents ont fait leur entrée en Eglise par une petite mise en scène symbolique : après le chant d'entrée, ils ont frappé fort à la porte de l'église jusqu'à ce que le Père Jean Christophe les invite à rejoindre le chœur pour leur remettre à chacun une croix en olivier que je leur ai mise autour du cou.
Ces cinq jeunes ont déjà une foi vive qui se manifeste par leur assiduité à venir à la messe, mais aussi lors de nos rencontres le samedi matin au centre paroissial où nous lisons les Évangiles et où chacun exprime ce que le texte lui inspire ou l'interroge, Jean Christophe et moi-même étant là pour donner des clefs de lecture pour une meilleure compréhension.
Pour cette messe particulière, il m'a été proposé de donner la communion auprès de notre curé. Ce que j'ai accepté. Cette demande m'est faite 2-3 fois par an, mais à chaque fois, je suis transi tellement l'acte est grave et profond : je vais donner Dieu dans cette hostie à chacun qui s'approchera de moi les mains tendues pour recevoir le Christ… Le ciboire dans les mains, après l'envoi de Jean Christophe pour donner la communion à mes frères et sœurs, je suis un peu chancelant tellement l'heure est grave. "Regardez l'humilité de Dieu, qui s'humilie pour nous, au point de se cacher dans une petite hostie de pain…" nous dit ce cantique bien connu. Le Mystère est grand. Lui, le Tout Puissant, Lui qu'aucun contenant ne peut contenir, Lui qui est bien plus grand que l'univers, vient s'abaisser devant nous par la prière du prêtre sur le pain et le vin pour transformer cette hostie en Corps du Christ, afin que nous le recevions en toute humilité… Ce Mystère est de grande portée… Cela me dépasse… Moi pécheur, moi le serviteur inutile, moi l'infidèle, Il vient se donner à moi sous l'espèce la plus commune sur notre Terre : du pain !
Au moment voulu, en collaboration avec Jean Christophe, je donne à chacun une hostie en disant : "le Corps du Christ". Oui, moi, pécheur, je donne le Christ à qui se présente, je bénis les enfants et les catéchumènes qui se présentent à moi, je suis le dispensateur du Divin. N'est-ce pas là une catéchèse du Bon Dieu qui nous signifie qu'il a besoin de nous pour l'avènement de son Royaume ? Quand je donne la communion, quand je reçois la communion, quand nous disons tous ensemble le Notre Père pendant la messe, ne faisons-nous pas advenir le Royaume de Dieu ?
Dieu est grand, mais il est si humble qu'il ne s'impose pas. Il se révèle à qui veut bien avoir l'humilité de le recevoir dans ses mains à la messe, dans son cœur, dans son âme.
Ludovic, merci beaucoup pour ce bel article !
Tu as su mettre les mots justes pour décrire ce que l’on ressent quand on participe à la distribution du Corps du Christ lors des célébrations eucharistiques. Je n’aurais pas su le dire aussi bien. Bravo !
Quand il m’arrive d’être appelé par le célébrant pour distribuer la Communion je mesure l’extrême beauté et importance de la tâche pour laquelle on ne se sent pas digne mais que l’on fait quand même car c’est bien Dieu qui nous appelle et nous accepte malgré toutes nos faiblesses. Et que dire de l’émotion que l’on éprouve quand on voit tous ces beaux visages (tous différents, tous uniques, tous aimés de Dieu !) qui défilent devant nous et disent « Amen » en recevant de nos mains le corps du Christ ! Personnellement, je n’ai pas de mots assez fort pour décrire cette émotion.