Voici que depuis plus de 20 ans, une brouille était installée entre moi et ma sœur Annabelle. Nous ne nous voyions plus, nous n'échangions plus aucune nouvelle. Seule Maman faisait le lien entre nous deux, nous donnant respectivement des nouvelles de l'un ou de l'autre.
Un différend familial nous avait séparés depuis longtemps, trop longtemps... faisant souffrir Maman.
Voilà longtemps également que je travaille sur moi-même et que je prie pour notre réconciliation, pour un retour de relations fraternelles. Mais je ne veux pas forcer sa porte. Voilà longtemps aussi que je sais par Maman qu'Annabelle travaille sur elle même... Mais le temps de Dieu n'est pas le temps des Hommes...
Il y a 2 mois, voilà que mon autre sœur Delphine me fait savoir qu'Annabelle veut faire une démarche vers moi, m'écrire, me parler, me voir. Dieu entendrait-il ma prière ?
Alors, nous nous écrivons, nous échangeons des nouvelles, nous rétablissons une relation épistolaire, et Annabelle me demande si elle peut me téléphoner... Ce que j'accepte de grand cœur !
Notre premier échange téléphonique dure plus de trois quarts d'heure, paisible, serein, affectueux, fraternel... Je rends grâce au Bon Dieu en raccrochant : nous avons arrêté une date pour nous rencontrer avec la présence de notre sœur Delphine.
En ce samedi, notre rencontre a lieu à Limoges, dans un restaurant tibétain, un lieu emprunt de calme et d'intériorité asiatique. Sourires un peu gênés, mots qui sortent difficilement, regards incertains... Nous sommes émus... Depuis tout ce temps... Mais nous parvenons à briser la glace, à nous rencontrer, à nous approcher l'un de l'autre et la paix s'installe.
Plus tard, alors que nous faisons tous les trois une "balade digestive", nous marchons bras dessus-bras dessous. Nous parlons plus facilement, nous nous projetons à Noël et sommes d'accord que cette réconciliation sera un beau cadeau pour Maman qui attend celà depuis si longtemps.
Nous nous quittons en nous serrant dans les bras, un peu comme à la Visitation et je reprends la route en rendant grâce à Dieu pour tant de joie profonde. Tant de gens de par le monde sont fâchés... Tant de pays de par le monde sont en conflit... Aujourd'hui, en permettant cette réconciliation, Mon Seigneur me montre que la prière n'est pas vaine et que le temps est nécessaire pour rapprocher deux êtres, deux peuples, deux pays.
Deo gratias !