Pendant les vacances, j’ai retrouvé ma famille dans l’Aude, aux Martys.
A l’initiative de ma tante, passionnée de randonnée et d’Histoire locale, nous avons organisé une balade sur les traces du Corps franc de la Montagne noire, en visitant les stèles commémoratives et les lieux de vie des résistants.
Cette excursion ressemblait fortement à un pèlerinage « laïc » : déplacement en groupe (15 personnes de 6 à 67 ans !), bonheur d’être ensemble, lecture d’extraits de journaux, nécessité d’expliquer aux plus jeunes, avec des mots simples, le contexte de cette Histoire, et pourquoi il est important de préserver sa mémoire.
Dans la crypte du monument-ossuaire de Fontbruno, l’émotion était présente, accompagnée d’un silence respectueux face aux tombes de ces jeunes hommes, chrétiens, juifs, musulmans, qui ont donné leur vie pour la liberté. J’ai prié pour eux et pour leurs familles. Il ne reste pas grand’chose des campements, recouverts par la forêt. Mais leurs noms sont gravés sur les pierres, et ponctuent les chemins des nombreux cyclistes et promeneurs.
Ce maquis était accompagné par le Père Henri de Villeneuve (dont l’ancêtre Emilie a fondé la congrégation de l’Immaculée conception à Castres - j'étais collégienne dans ce "Couvent bleu"). Présent au milieu des combats comme au quotidien, il participe à la Libération, jusqu’en Allemagne. A la fin de sa vie en 1991, il a demandé à être inhumé avec deux camarades du Corps Franc, à Laprade. Ce joli cimetière moussu, je l’ai longé tous les jours avec mes enfants pour rejoindre le lac en contrebas… et ma petite histoire a cotoyé la grande, dans le calme du bois de hêtres.