Les Tunnels de la vie
Dans cette édition de l’Espace 85, il est question deux fois de tunnels. P Pascal explique qu’il a béni le tunnelier qui commence à creuser la troisième ligne de métro, qui ira de Colomiers à Labège en traversant Toulouse par le Nord. Cela fait beaucoup de kilomètres à creuser ! Ce tunnel servira à mieux se déplacer, au service de la cité et de ses habitants. Le deuxième tunnel est celui dont parle le pape François lors de son récent voyage en Indonésie. Il relie la grande mosquée à la cathédrale de la capitale Djakarta. Le pape y voit un très bel exemple de liens souterrains, invisibles mais bien réels, au plus près du message de paix et de fraternité de nos religions.
La presse internationale parle d’autres tunnels dans un contexte non de dialogue mais de guerre : Dans la bande de Gaza ou au Liban, les tunnels servent à circuler, à se ravitailler, en se cachant de l’ennemi, et aussi à cacher des otages, lieux de souffrance. On parle aussi du tunnel sous la Manche, beau rapprochement entre la Grande Bretagne et la France, tunnel que ne peuvent pas prendre les migrants qui « se jettent à l’eau » dans des bateaux de fortune pour gagner l’Angleterre, ou perdre la vie… Il y a aussi des tunnels sous les montagnes pour rapprocher les pays de part et d’autre des Pyrénées ou des Alpes en particulier. Ces tunnels permettent la communication, ils ne doivent pas perturber l’harmonie des vallées.
Il y a le tunnel de la maladie ou de la mort. Quand la santé se dégrade et que le patient passe d’un service hospitalier à un autre sans voir le bout. La lumière, elle n’est peut-être pas au bout du tunnel, mais elle peut surgir de l’entourage attentionné, des soignants pleins de compétence et de compassion. Il y a heureusement souvent la sortie du tunnel par la guérison, mais il y a parfois le tunnel de la mort qui se profile. Notre foi nous aide à croire à la lumière de la Résurrection, à la surprise que nous réserve Celui qui nous attend dans l’éclat de sa lumière.
Soyons attentifs à nos vies souterraines, intérieures, qui nous rapprochent de la source de l’amour. Soyons attentifs les uns aux autres, organisons nos réseaux souterrains pour nous entraider, pour rejoindre ceux qui ne croient pas comme nous, comme nous y invite le pape, mais dont la foi est aussi authentique.
Soyons attentifs aussi à ceux qui traversent des tunnels sans lumière. Dont les difficultés de la vie, au travail, en famille, ou à cause de la maladie ou du deuil, rendent sombre l’existence. Aidons-nous les uns les autres, par notre vie paroissiale, à partir de tous nos engagements, à faire surface, à profiter de la Création en ce temps d’automne, à nous éclairer et à éclairer notre entourage de la lumière de la foi que nous continuons à creuser ensemble.
J-Christophe Cabanis