L’envoi des 12 apôtres nous concerne tous. Nous sommes tous envoyés par Jésus, en tant que chrétiens, en tant que membres de son Corps. Il compte sur nous pour être ses envoyés comme nous comptons sur lui pour qu’il nous envoie son Esprit d’amour en particulier. Les apôtres sont envoyés deux par deux. C’est important de ne pas être seul dans sa mission mais d’être à plusieurs. On n’est pas propriétaire de sa mission, l’autre ou les autres qui sont avec nous nous le rappellent. Et puis à deux ou plus, il y a l’entraide, la fraternité, la complémentarité.
Il y a 3 missions qu’accomplissent les apôtres (les envoyés) : Proclamer qu’il faut se convertir, expulser les démons, guérir les malades. L’annonce de la conversion pour le pardon des péchés et pour accéder au Royaume, c’est le rôle des prophètes. Comme Amos dans la première lecture, le prophète n’est pas toujours bien accueilli parce qu’il annonce et il dénonce. Et ceux qui sont dénoncés comme les prêtres ou les plus riches de Béthel à l’époque combattent le prophète. Nous devons nous aussi combattre le mal, le dénoncer mais pas seulement dans une attitude moraliste, nous devons surtout annoncer et témoigner de l’amour du Christ. Lui qui vient, par son amour et son pardon expulser ce qui nous fait du mal, ce qui atteint notre cœur pour le détourner de sa pureté, de l’image de Dieu que nous avons en nous. Pour faire fuir le mal, pour le dénoncer et annoncer un Dieu qui pardonne, il faut nous-mêmes expérimenter la miséricorde de Dieu et son pardon. Et la guérison des malades passe par l’attention à ceux qui souffrent. Il y a des médecins et des soignants qui savent guérir des maladies, nous ne sommes pas tous compétents. Mais nous sommes tous en mesure de faire du bien aux personnes malades ou seules par nos visites, nos attentions. Là aussi, c’est important de porter ce souci des personnes seules ou malades à deux ou plusieurs, pour montrer que c’est toute l’Eglise qui a le souci du frère ou de la sœur en souffrance. Et que ce qui compte à travers nous, c’est que ce soit le Christ qui soit rencontré.
St Paul dans sa lettre aux Ephésiens, donne cette dimension plus grande que des relations seulement humaines, ce qui est déjà bien, dans la visite aux malades. St Paul nous assure qu’après avoir écouté la Parole de vérité, l’Evangile, nous recevons la marque de l’Esprit-Saint. L’Esprit-Saint qui fait partie de notre héritage, nous qui sommes héritiers du Royaume des Cieux.
St Paul nous rappelle encore que nous sommes tous choisis, que le Christ nous connait dès l’origine, que nous sommes prédestinés à être des fils adoptifs de Dieu nous dit-il. C’est cette filiation dont nous devons être les témoins, en étant des frères et des sœurs universels. En étant envoyés deux par deux, on revient encore plus nombreux grâce aux rencontres fraternelles que nous pouvons faire, grâce à la révélation que peuvent recevoir les personnes rencontrées d’être des enfants de Dieu. Et celles qui ne réalisent pas sont aussi pour nous des sœurs et des frères à aider et à aimer.
St Paul rappelle aussi que c’est par son sang versé que Jésus nous sauve du mal, nous pardonne, nous fait passer de notre vie mortelle à la vie éternelle. La souffrance du Christ, nous y sommes nous-mêmes associés, notre mission se passe parfois dans la douleur et la persécution. Continuons à nous soutenir les uns les autres, 2 par 2 ou plus nombreux, à communier au Corps et au Sang du Christ, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle versé pour la multitude en rémission des péchés.
Jean-Christophe Cabanis
Am 7, 12-15 ; Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14 ; Ep 1,3-14 ; Mc 6,7-13