Lectio Divina, Lecture Priante
09. Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.
Psaume 114
01 J'aime le Seigneur : il entend le cri de ma prière ;
02 il incline vers moi son oreille : toute ma vie, je l'invoquerai.
03 J'étais pris dans les filets de la mort, retenu dans les liens de l'abîme, j'éprouvais la tristesse et l'angoisse ;
04 j'ai invoqué le nom du Seigneur : ''Seigneur, je t'en prie, délivre-moi.''
05 Le Seigneur est justice et pitié, notre Dieu est tendresse.
06 Le Seigneur défend les petits : j'étais faible, il m'a sauvé.
08 Il a sauvé mon âme de la mort, gardé mes yeux des larmes et mes pieds du faux pas.
09 Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.
09. Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants. Ce refrain proposé par la liturgie est le dernier verset du psaume. Il en résume la tonalité. Le psalmiste s'exprime au futur, après un ensemble où il évoque des événements du passé pour lesquels il rend grâce à Dieu qui l'a sauvé. Ce n'est pas un individu isolé qui parle, c'est tout Israël sauvé de la mort, entré sur la terre des vivants.
01-02. J'aime le Seigneur : il entend le cri de ma prière, il incline vers moi son oreille. Ce psaume fait partie d'un ensemble de psaumes dits du ''Hallel'' chanté lors du repas pascal, après avoir rappelé la libération de l'esclavage d’Égypte. ''Hallel, Alléluia'', Dieu est un Libérateur, un Sauveur, un Rédempteur. Le soir du Jeudi-Saint, lors du repas pascal, Jésus, avec ses apôtres, a chanté ce psaume. ''Après avoir chanté les psaumes, ils sortirent pour aller au mont des Oliviers.'' (Mt 26, 30).
03. J'étais pris dans les filets de la mort... Au jardin des Oliviers, à Gethsémani, Jésus commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors: ''Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi''. Les ''filets'' qui enserrent tant d'hommes et de femmes dans des handicaps de toutes sortes, physiques, moraux, sociaux, dont ils n'arrivent pas à se dépêtrer... Et moi, quels sont, ou quels ont été, mes ''filets''...
04. J'ai invoqué le nom du Seigneur... Toute la condition humaine est présente dans les psaumes. Je suis invité à la faire mienne, à assumer celle des autres pour la crier vers le Seigneur. Les psaumes sont remplis de cris. Répercutons-les vers Dieu. Et que cela m'engage à ''faire quelque chose'', en faveur de ceux qui crient, pour ce que je peux.
Seigneur, je t'en prie, délivre-moi. Une prière à dire et redire. Dans le Notre-Père, ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
05-08. Le Seigneur est justice et pitié, notre Dieu est tendresse. Le grand message d’Israël, l'immense expérience de toute son histoire, un Dieu de tendresse. La force de Dieu, ses ''entrailles'', celles d'une mère. Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas (Isaïe 49,15). Nous n'avons pas un Dieu insensible, le mal lui fait mal. Il souffre avec ses enfants. Il est le père de la parabole dite de ''l'enfant prodigue'', ou du ''Père Miséricordieux''. Je peux méditer les versets suivants du psaume. J'étais faible, Il m'a sauvé... Il a sauvé mon âme de la mort, toute ma personne, de toutes sortes de morts....
Dieu qui fais miséricorde et qui défends les petits,
tu n'as pas permis que ton Fils soit retenu dans les filets de la mort.
Écoute-nous quand nous t'invoquons, comme il t'invoqua dans son angoisse.
Sauve-nous par ses souffrances et sa passion.
Ressuscités avec lui, nous vivrons en ta présence.
(Psautier, Cerf, 2006)